LES VALOIS:
Charles VIII
(1470 – 1498)
X
Anna van Bretagne (1477 - 1514)


 

Charles VIII de France ou Charles VIII l'Affable, né le 30 juin 1470 au château d'Amboise, mort le 7 avril 1498 au même endroit, fut roi de France de 1483 à 1498.
Fils unique de Louis XI et de sa deuxième épouse Charlotte de Savoie, il est le septième et dernier roi de la succession directe de la branche des Valois de la dynastie capétienne.
Devenu roi à l'âge de treize ans, il fut placé sous la tutelle de sa sœur Anne de Beaujeu, régente de France.
A vingt-et-un ans, il se marie à Anne de Bretagne, préparant ainsi l'annexion du duché de Bretagne au royaume de France (1491).
Son règne vit la perte du comté d'Artois, du comté de Bourgogne et du comté de Roussillon qu'avait annexés son père Louis XI (1493).
Son expédition pour conquérir le royaume de Naples marque le point de départ des guerres d'Italie (1494).

Enfance:
Né le 30 juin 1470, Charles est le premier et seul fils de Louis XI à passer l'âge d'un an (sur les cinq fils qu'a eu le roi et après deux filles). Il est de constitution fragile, et le roi, soucieux de s'assurer une succession, se préoccupe plus de sa santé que de son éducation. Ainsi, le roi lui interdit l'enseignement du latin qu'il apprit à l'âge de six ans. Il lui choisit pour précepteur l'humaniste Guillaume Tardif. Durant son enfance, Charles joue avant tout le rôle d'instrument de la politique de son père, via ses fiançailles successives.

D'abord le 29 août 1475, le traité de Picquigny qui met fin à la guerre de Cent Ans est accompagné d'une promesse de mariage entre Charles et Élisabeth d'York, fille d'Édouard IV d'Angleterre. Par la suite, en 1477 suite à la mort de Charles le Téméraire, Louis XI entend prendre sous tutelle sa fille et héritière Marie de Bourgogne, et la fiancer à Charles pour réunir les états bourguignons à la France. Marie est pourtant souveraine, apte à régner sur ses états, et a en outre 13 ans de plus que Charles. Elle choisit donc d'épouser l'archiduc Maximilien d'Autriche.
S'ensuit une invasion des possessions bourguignonnes par les troupes françaises, une guerre qui durera jusqu'en fin 1482. La duchesse Marie meurt accidentellement, et a pour lui succéder deux enfants en bas âge. Maximilien qui n'est que le tuteur de ceux-ci, et non l'héritier lui-même, préfère signer le traité d'Arras qui scelle la paix et offre Marguerite de Bourgogne, 3 ans, fille de Maximilien et Marie, en fiançailles à Charles.

Ce traité est cependant une violation du traité de Picquigny qui promettait le mariage de Charles et Élisabeth, ce qui entrainera une nouvelle bataille anglo-française, la marine française vainquant les corsaires anglais. Marguerite vivra à la cour de France avec son fiancé qui l'aimait beaucoup, mais malgré cela, par calcul politique également, Charles ne l'épousera finalement pas.
À la fin de la vie de Louis XI, Charles et sa petite fiancée vivent confinés à Amboise, sur l'ordre d'un père devenu paranoïaque. Celui-ci, sentant sa fin approcher, lui inculque quelques leçons de gouvernement à partir de 1482. Il lui conseille de conserver la majorité du personnel royal pour faciliter la transition (chose que lui-même n'avait pas faite)4, et lui demande d'accepter la tutelle de sa sœur Anne de Beaujeu. Louis XI s'éteint finalement le 30 août 1483, et Charles devient roi à 13 ans sous le nom de Charles VIII.

Régence:
À 13 ans, Charles VIII monte sur le trône n'ayant eu d'autre éducation que la lecture des romans de chevalerie. Il est toujours mineur et conformément au désir de son père, il accepte la tutelle de sa sœur aînée, Anne de France, âgée de 23 ans, dite Anne de Beaujeu, après son mariage avec Pierre de Bourbon, sire de Beaujeu. Le gouvernement des régents provoque une rébellion des princes emmenés par Louis II d'Orléans, le futur Louis XII, qui, en vue de soustraire le roi à ses tuteurs, entreprend la Guerre folle.
Le 28 juillet 1488, Louis d'Orléans est fait prisonnier à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier. Incarcéré pendant trois années, il est gracié en 1491.

Règne personnel:
Mariage avec Anne de Bretagne au Château de Langeais.
À l'ouest, Anne de Bretagne, duchesse de Bretagne, est mariée par procuration avec Maximilien de Habsbourg. Charles, lui-même fiancé à Marguerite d'Autriche, fille de Maximilien, entreprend de longues négociations et fait le siège de Rennes pour pouvoir épouser Anne, ce qu'il obtient le 6 décembre 1491 à 8 heures du matin au château de Langeais.
Il rapproche ainsi de la France cet important duché, au prix de l'inimitié du futur empereur. Selon Guyard de Belleville, le contrat de mariage de Anne de Bretagne avec Charles VIII portait cette clause singulière, qu'en cas qu'elle devînt veuve, elle ne pourrait se remarier qu'avec le successeur du roi; et cela pour assurer plus solidement l'union de son duché de Bretagne à la couronne de France. Elle épousera ensuite Louis XII en 1499. Aucun des six enfants issus de son union avec Anne de Bretagne ne survivra.
Charles-Orland, le fils aîné de Charles VIII et de la reine Anne, duchesse de Bretagne, mourut en 1495 à l'âge de 3 ans.
Jeune et ambitieux, il veut conquérir le royaume de Naples, faisant valoir des droits que les derniers princes de la maison d'Anjou avaient légués à sa famille. Pour avoir sa pleine liberté en Italie, où il a des prétentions, il signe, en 1492, le traité d’Étaples avec Henri VII d'Angleterre ; en 1493, le traité de Barcelone avec le roi d'Aragon Ferdinand II ; et le traité de Senlis avec Maximilien d'Autriche (par ce traité, la dot de Marguerite (Franche-Comté et Artois) est restituée).

À la mort du roi Ferdinand Ier de Naples, en 1494, Charles VIII prend le titre de roi de Naples et de Jérusalem et pénètre en Italie. C'est le début de la première guerre d'Italie (1494-1497). Sans aucune résistance, les Français entrent à Florence en novembre et à Rome en décembre. Ils sont à Naples en février 1495. Cependant, en mars, sous l'impulsion de Ferdinand II d'Aragon et du pape Alexandre VI, se constitue la Ligue de Venise, une alliance quasi générale contre la France. L'architecte italien Fra Giovanni Giocondo entre à son service.
Le retour en France de Charles VIII est périlleux. Il parvient cependant à franchir l'Apennin, et remportant de justesse une victoire à la bataille de Fornoue, il réussit à échapper à ses ennemis. Louis d'Orléans évacue Novare et renonce au duché de Milan. Début 1497, l'armée française restée à Naples capitule devant le capitaine espagnol Gonzalve de Cordoue, dit le Grand Capitaine.
Parmi ses poètes de cour, il faut rappeler l'humaniste italien Fauste Andrelin de Forlì.
Charles VIII meurt, à 27 ans, le 7 avril 1498 au château d'Amboise, en regardant jouer à la paume, après avoir violemment heurté du front un linteau de pierre sur la montée cavalière du château. Après sa mort, la succession revient à son cousin Louis XII, lequel épouse également sa veuve, Anne de Bretagne.

Tombeau:Tombeau de Charles VIII par François Roger de Gaignières.
Charles VIII fut inhumé à la basilique Saint-Denis tandis que son cœur rejoignit la Basilique Notre-Dame de Cléry, afin qu'il puisse être près de ses parents, Louis XI et Charlotte de Savoie.
Le tombeau de Charles VIII était l'un des plus riches de Saint-Denis, réalisé en grande partie en bronze doré et en émail. Comme tous les tombeaux n'étant pas de pierre, il fut fondu dès 1792. Les derniers vestiges disparurent en 1793.
Charles VIII ne fut pas inhumé dans la chapelle établie par Charles V, qui était devenue la chapelle Saint Jean-Baptiste, chapelle des "rois Charles", comme son nom pouvait l'y prédisposer. La place manquait dans cette chapelle. Il fut enterré dans l'un des lieux les mieux exposés de l'église : à la croisée du transept, au nord-Ouest du maître-autel. Ce secteur n'avait connu aucune modification depuis l'enterrement de Jeanne de Navarre aux pieds de son père Louis X en 1349.
La reine Anne de Bretagne en a supervisé la conception puis les travaux. L'exécution en fut confiée à l'Italien Guido Paganino Mazzoni, "chevalier, painctre et enlumineur" que Charles VIII avait ramené de ses conquêtes italiennes, et qui était passé au service de Louis XII. De fait, ce tombeau surpassait tous les autres à Saint-Denis par ses dimensions et son ornementation somptueuse. Le monument mesurait 8 pieds et demi de long et 4 pieds et demi de large. Il dominait les gisants médiévaux en avant desquels il fut placé. La statue monumentale en bronze doré représentant le roi en orant. Celui-ci était revêtu de la robe bleue à fleurs de lys dorées réalisée en émail.
Le soubassement rectangulaire était orné de figures féminines dans des médaillons - comme au tombeau de François II de Bretagne à Nantes. Des rubans de "K" entrelacés se déroulaient entre ces figures féminines, sur tout le pourtour du soubassement.
Ce tombeau a influencé les réalisations postérieures de la basilique, notamment à cause de la représentation du souverain en prière, sans couronne. Elle sera reprise au XVIe siècle dans les tombeaux à transis (Louis XII, François Ier et Henri II).

Descendance:
Charles-Orland de France (1492-1495), dauphin du Viennois à sa naissance ;
François (Courcelles, août 1493 - idem), né avant terme;
Charles de France (Plessis-lès-Tours, 8 septembre 1496 - mort le 2 octobre 1496), dauphin du Viennois à sa naissance ;
François de France (né et mort en 1497) ;
Anne de France (née et morte en 1498).

Bastards
Christine, Francisque, Charlotte, Louise et Marguerite.