LES VALOIS:
Jean de Berry 1340 – 1416
X
Jeanne d'Armagnac (1387)
Jeanne d'Auvergne

Le politique:
Il est apanagé du Berry (1360-1416) par son père,
puis du Poitou en 1369 par son frère Charles V, des comtés d'Auvergne et de Boulogne, par spoliation de Jean II d'Auvergne, son futur-beau-père, le 6 novembre 1387, et du comté de Montpensier de 1404 à 1416.
Après la défaite désastreuse de Poitiers, où son père est fait prisonnier, il est donné en otage aux Anglais lorsque le roi revient en France (1360) et il reste prisonnier en Angleterre jusqu'en 1367.
Reconquête du Poitou
Depuis le début de la reconquête, des frères du roi c'est en premier lieu Louis d'Anjou qui est en première ligne pour les opérations militaires, puis Jean de Berry et le cousin Louis de Bourbon. Philippe a un rôle plus effacé. Cependant il prend part directement aux opérations de reconquête du Poitou. En effet cette région est liée par des intérêts économiques à l'Angleterre où elle exporte son sel. Les barons poitevins ont massivement choisi le parti anglais et il faut une campagne militaire lourde pour la faire revenir possession Française.
La campagne pour la reconquête du Poitou, de l'Aunis, de la Saintonge et de l'Angoumois commence aussitôt après la Bataille de La Rochelle où la flotte castillane coule une bonne partie de flotte anglaise, privant la Guyenne de soutien logistique. L'armée royale assiège la forteresse de Saint-Sévère, qui capitule le 31 juillet. Pendant ce temps, Montcontour est repris, puis Poitiers ouvre ses portes à du Guesclin le 7 août.
Les forces françaises progressent le long de la côte, vers le sud. Le captal de Buch est capturé le 23 août alors qu'il allait secourir Soubise assiégée : son armée est interceptée par la flotte galloise et castillane qui remonte la Charente. Les îles de Ré et d'Oléronfont leurs soumissions le 26 août, mais les barons poitevins restent fidèles aux Anglais et se retranchent dans Thouars. Philippe le Hardi et Jean de Berry arrivent alors avec des renforts rendant intenable la situation des Poitevins.
.
Du Guesclin continue à progresser le long du littoral jusqu'à la Rochelle, qui est prise le 8 septembre. Ainsi isolées, les villes se rendent tour à tour: Angoulême (la capitale du prince Noir) et Saint-Jean-d'Angély le 20 septembre 1372.

Les négociations de reddition sont menées par Philippe et Jean de Berry qui est le comte de Poitou et doit conquérir le cœur de ses sujets. Ils obtiennent que les seigneurs poitevins prêtent serment de fidélité au roi de France le 1er décembre 1372 en l'église de Loudun (Traité de Loudun). Par ce traité, tous les anciens privilèges et libertés du pays du temps de Saint-Louis (le souverain de référence à l'époque) et de son frère Alphonse de Poitiers.
Le 11 décembre, Jean de Berry, Philippe le Hardi, Louis de Bourbon et Bertrand Du Guesclin font une entrée triomphale dans Paris.
Le 12, il prête hommage à son frère Charles V pour le comté de Poitou suivi des barons qui réitèrent en sa présence leur serment de fidélité au roi.
Tant que son aîné le roi Charles le Sage vécut, Jean, comme ses deux frères Louis d'Anjou et Philippe de Bourgogne, demeura un soutien indéfectible de Charles et de sa politique audacieuse contre l'ennemi anglais. Il commanda l'armée Royale envoyée en Limousin, Poitou et Quercy. Il reprend aux Anglais Limoges, Poitiers et La Rochelle. Il se sentait plus proche de Charles que de ses autres frères : en effet, comme lui, il aimait les arts, la littérature, les beaux objets. Cependant, contrairement à Charles, Jean était plus un collectionneur qu'un créateur. On se souvient surtout de lui comme d'un très grand mécène.

Gouvernement des oncles
À la mort de son frère Charles V (1380), il est nommé un des tuteurs du jeune roi Charles VI conjointement avec les ducs d'Anjou et de Bourgogne ; mais il ne se signale que par son avarice et sa rapacité. Lorsque Charles VI fut devenu fou, il partage l'autorité avec son frère, le duc de Bourgogne Philippe II le Hardi (1342-1404), et son neveu, le duc d'Orléans Louis Ier(1372-1407). Toutefois le duc de Berry fut celui qui eut le moins de part au pouvoir ; en 1381, le duc Jean Ier de Berry est nommé lieutenant général du roi en remplacement de son frère Louis en Languedoc, où sévit le Tuchinat. Cette nomination aggrave les choses : le tuchinat devient porteur de la contestation de l'impôt, du pouvoir royal et de ses méthodes. Les troupes commandées par le duc de Berry affrontent les tuchins en bataille rangée, entre autres à Uchaud, près de Lunel. Il exerce dans la région toutes sortes de vexations et d'exactions.

Révoltes antifiscales
La situation n'est pas rose pour les oncles du roi: à sa mort Charles V pris de remords a décidé d'abolir les fouages en pays de langue d'oïl et le peuple a compris les impôts. En effet, ceux-ci sont au départ justifiés par l'état de guerre en vertu d'une négociation avec les états généraux. Or les anglais repoussés du royaume de France par Charles V et en proie à de graves troubles internes ne sont pas en état de continuer le conflit. L'impôt n'a plus lieu d'être et le roi et ses oncles doivent réunir les états généraux le 11 novembre 1380. La teneur exacte des débats n'est pas connue, mais le 16 novembre le conseil du roi mené par Louis d'Anjou doit publier une ordonnance abolissant tous les impôts crées depuis Philippe le Bel5. Les exactions sur les fermiers et les juifs se multiplient, malgré une ordonnance royale et l'action de la prévôté de Paris6. Cependant aucune paix n'a été signée avec l'anglais et le conseil argumente que pour prévenir une éventuelle chevauchée anglaise , il faut que le pays verse une aide. Le pays rechigne à l'accepter et les états sont de nouveau réuni en février 1381. Ils consentent à une aide pour la guerre pendant un an à dater du 1er mars 1381, moyennant quoi de nombreuses chartes et privilège de villes sont confirmés7.
Ceci ne met pas fin à la contestation. Le Languedoc appartient au Domaine royal, l'impôt y est géré par des officiers royaux qui se comportent en pays conquis et se mettent à dos la population. Jean de Berry a été nommé Lieutenant général du Languedoc, mais le pays veut Gaston Fébus le puissant et indépendant comte de Foix qui a su faire prospérer ses terres en restant neutre dans le conflit anglais comme chef. Ce dernier s'adresse aux Languedociens en Gascon et à promis de purger les trois Sénéchaussées de tous les pillards issus de la démobilisation à la fin des conflits castillans et franco-anglais qui y pullulent8. Jean de Berry doit intervenir à la te d'une puissante armée pour restaurer l'autorité royale. Le Languedoc se soulève, Gaston Phébus met à mal des routiers issus des rangs de l'armée du Duc de Berry. Charles VI à 13 ans, il ne rêve que de combats épiques: il va chercher l'oriflamme à Saint Denis. Voyant venir une sévère répression menée par l'armée royale, les états préfèrent céder et font savoir qu'ils se soumettraient au Duc de Berry contre l'amnistie pour les actes de rébellion et restitution des biens confisqués. Gaston Fébus lui exige le versement de 65000 francs immédiatement puis une pension de 40 000 francs9. Il faut l'intervention énergique du cardinal Jean de la Grange pour obtenir la paix en décembre 1381. Ce dernier obtient une réunion des états de Languedoc à Bézier pour discuter des conditions de l'impôt et ne quitte la ville qu'une fois que tous les habitants de plus de 14 ans aient juré fidélité au roi9!
harles VI, dès qu'il put gouverner, lui retira son gouvernement et fit périr sur le bûcher Jean Béthisac, le principal agent de sa tyrannie (1389). D'abord médiateur dans l'opposition entre Bourgogne et Orléans, il favorisa, à partir de 1410, les Armagnacs dans la guerre civile les opposant aux Bourguignons, puis traita avec les Anglais et fut nommé capitaine de Paris et lieutenant du roi en Languedoc (1413).

Le mécène
Les très riches heures du Duc de Berry, Mois d'avril.
Mécène fastueux, il protégea les arts et les lettres et posséda les plus beaux manuscrits de l'époque (Psautier). Il commanda les Très Riches heures du duc de Berry aux frères Paul, Jean et Herman de Limbourg malheureusement les trois frères finirent par décéder de la peste laissant un manuscrit inachevé. Il ne sera terminé que 65 ans plus tard par divers enlumineurs et calligraphes (au total près d'une quinzaine de personnes ont travaillé sur les Très Riches Heures.) Il fit également exécuter les Petites Heures de Jean de Berry ainsi que les Belles Heures de Jean de Berry.
Il se fit construire plusieurs palais. Celui de Mehun-sur-Yèvre est sans doute le plus beau, un à Bourges, un château au bord de l'eau à Poitiers (où il fit de plus réaménager le donjon comtal en tour de résidence). L'architecte de la plupart de ces constructions était Guy de Dammartin. Sur le modèle de la Sainte-Chapelle de Paris, il fit édifier la Sainte-Chapelle de Bourges pour bien montrer sa filiation avec le roi saint Louis.
Enfants:
Charles of Berry, Count of Montpensier (1362–1382)
John de Valois, Count of Montpensier, (1363–1402), married firstly Catherine of France, daughter of Charles V, King of France and secondly Anne de Bourbon-La Marche
Louis of Berry (1364–1383)
Bonne of Berry (1365–1435), who succeeded him as Viscountess of Carlat and married first Amadeus VII, Count of Savoy, and then Bernard VII, Count of Armagnac
Marie of Berry, who succeeded him as Duchess of Auvergne and married first Louis III of Châtillon, then Philip of Artois, Count of Eu and finally John I, Duke of Bourbon
He married secondly Joan II, Countess of Auvergne.